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Ben Lignel, de son plein grès

« Il y a six ans, raconte Ben Lignel, j’ai suivi un cours de poterie avec mes enfants, et ça m’a tellement plu que j’ai souhaité continuer. » Depuis cette première initiation, cet enseignant dans des écoles d’art et de design, créateur de bijoux durant vingt ans, appréhende en autodidacte le travail de la terre.
« Très vite, mes recherches ont tourné autour de la cuisine », explique celui qui n’hésite pas à se mettre aux fourneaux pour régaler une quarantaine de convives. « Lors d’un séjour aux Etats-Unis, poursuit-il, je suis tombé sur Donabe : Classic and Modern Japanese Clay Pot Cooking, de Naoko Takei Moore et Kyle Connaughton, un livre de recettes à réaliser dans un type particulier de cocotte japonaise en terre cuite, avec un mode de cuisson souvent en bouillon. J’ai décidé de faire cette marmite. »
La mise au point du premier modèle prendra près d’un an et demi. Il faudra notamment concevoir le moule adéquat en plâtre sur lequel former et estamper la terre, préalablement abaissée en fines plaques malléables. Et soigner les anses et les poignées. Ben Lignel a opté pour une palette d’engobes aux tons vifs – jaune acide, rose guimauve, rouge tomate, vert pistache ou sapin, bordeaux foncé, bleu canard.
Il est possible de combiner ces teintes à l’envi au moment de lui passer commande, que l’on choisisse de faire contraster ou non la couleur de l’émail à l’intérieur du pot (lisse et brillant) avec la teinte extérieure, qui conserve l’aspect mat et rugueux du grès chamotté. Parfois frappée de l’acronyme Satoc (Salut à toi, oh ! cuisinièr.e), chaque pièce est tatouée des deux chiffres de l’année de fabrication : donabe à anses creusées, rondeau à anse continue, pot avec bec verseur, énorme risotière…
Pour le céramiste, la meilleure manière de faire connaître ses cocottes est de partager un plat mijoté dedans, que ce soit lors de portes ouvertes dans sa maison montreuilloise ou d’événements. A l’occasion du Festival de céramique de Paris, en mars, il a mitonné un bouillon et deux risottos pour présenter ses nouveaux ustensiles : deux donabes, pour deux et dix personnes.
Dans quelques jours, pour ­l’exposition « Manger fumée », à Montreuil, en compagnie de la céramiste Julie Brugier, il dévoilera un brasier de table portatif et un fumoir. « De quoi, précise-t-il, ajouter deux fonctions à mon petit arsenal : les grillades et les ­fumaisons. »
« Manger fumée », expo, vente et dégustation, 9, rue du Capitaine-Dreyfus, Montreuil (Seine-Saint-Denis), du 18 au 23 juin. De 11 heures à 20 heures. satoc.fr.
Litza Georgopoulos
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